Dans une allocution télévisée retransmise sur l’ensemble des chaînes, la Très Honorable Matriarche d’Abalecon, Natàcha, qu’Elle soit mille fois bénie et que Simà lui vienne en aide, a réaffirmé son autorité alors que des manifestations ont lieu devant le Palais matriarcal depuis quelques jours.
Sur un ton sarcastique, la Matriarche a minimisé le nombre de manifestants et a voulu les rassurer en indiquant qu’elle était « vivante« .
Elle est ensuite revenue en détail sur les critiques dont elle fait l’objet. La Matriarche a balayé l’accusation d’absence, arguant du fait qu’être au travail ne l’obligeait pas à « crier sur tout les toits » son action. Elle a rappelé son engagement auprès des abaleconiens, un peuple « fort et vigoureux » selon elle.
La Matriarche Natàcha a pointé du doigt l’opportunisme de l’ancienne Matriarche, Natàliya Cosnìtova (Aysènéra), rappelant qu’elle n’avait pas été « capable d’assumer la fonction suprême ». Plus que jamais, la Matriarche reste à la tête du pays et investie dans sa fonction, s’opposant à toute réforme institutionnelle en précisant que la constitution abaleconienne était en vigueur depuis 2007.
De leur côté, les manifestants s’organisent : deux personnalités politiques importantes ont rejoint la cause portée par la T.Hon. Natàliya Cosnìtova. Le premier à rejoindre l’ancienne Matriarche, qu’Elle soit bénie, est Lukas Koròvéni, le Conseiller de la République, espérant que des nouvelles institutions permettront de rétablir l’équilibre femme/homme. La seconde est l'Hon. Szinèta Lödùkova, éternelle opposante de la Matriarche Natacha, dont elle a fait part de son souhait de la voir traduite devant la justice.
Natàliya Cosnìtova s’est quant à elle défendue de tout opportunisme dans son action, convaincue que la prospérité du peuple abaleconien passe par une grande réforme et un changement à la tête du pays. Dans une interview, elle a rappelé qu'elle souhaitait que le pays se dote d'institutions "équilibrées, lisibles, accessibles, qui communiquent régulièrement". Elle a aussi répondu à la demande de Lödùkova de traduire la Matriarche devant un tribunal en affirmant que "l'ensemble des constituants du peuple abaleconien doivent être réunis autour d'une table pour discuter (d'une future constitution)" et d'ajouter : "Il est difficile d'élaborer une constitution depuis un cachot."